Le professeur Raoult sans masque
Paris Match | Publié le 07/11/2020 à 11h34Par Anne Jouan et Grégory Peytavin avec Danièle Georget

Dans son bureau de l’IHU, le 21 octobre. Son dernier essai côtoie ses graphiques sur l’évolution du Covid.Pascal Rostain / Paris Match
Mégalo toxique pour les uns, génie jalousé pour les autres, il est accusé de mettre plus volontiers en lumière ses succès que ses échecs. Alors que la France vit à l’heure des couvre-feux, le cas Raoult continue de faire des étincelles.
La seconde vague à laquelle il ne croyait pas a l’ampleur d’une grande marée. Mais au quatrième étage de son antre de la fondation institut hospitalo-universtaire (IHU) Méditerranée infection, le professeur Didier Raoult reste insubmersible. Il nous reçoit avec une sérénité nonchalante, indifférent à ses échecs comme aux accusations. Imprégné de la maxime latine encadrée derrière son bureau. « Cavete, consules, quod tarpeia rupes proxima est Capitolio » (« Méfie-toi, Consul ! La roche tarpéienne est proche du Capitole »). Didier Raoult connaît ses fragilités même s’il se dit à l’abri de «l’hubris», le péché d’orgueil des anciens Grecs. «Je m’en méfie trop… Cela m’est arrivé quand j’ai réussi le concours d’internat. Je me suis par la suite senti tellement ridicule que j’en ai porté la honte toute ma vie…»